L’application distribue plusieurs likes entre de multiples echecs.

L’application distribue plusieurs likes entre de multiples echecs.

Rejet, doute, estime sans dire en baisse, grandes paraissent les ames a s’etre perdues dans l’hypermarche de l’amour.

Temps de lecture: 5 min

Paloma* se cache derriere sa solide humeur. Sourire aux levres, elle se perd parfois dans la chronologie de l’ensemble de ses dates Tinder qu’elle qualifie de «desastreux». Les prenoms des hommes se cognent quelques fois entre eux. Abimee psychologiquement a la suite d’une rupture douloureuse, elle s’est inscrite concernant l’application au debut de l’ete.

Elle devient vite accro, attiree par les icones de couleurs –des techniques de gamification ou ludification qui poussent le webmaster a rester connectee. Une dizaine de garcons prochainement, sa conclusion reste sans appel: «J’ai l’impression d’etre la fille la plus laide de toute la Nouvelle-Aquitaine», lache-t-elle en souriant tristement. Sa confiance en elle s’est evaporee aussi vite que des gens qu’elle a rencontrees.

Son experience Tinder pousse Paloma a se remettre proprement dit. Si la petit cherie a seule le poids une culpabilite, la responsabilite reste pourtant partagee. Oui, l’application entretient certains mecanismes encourageant 1 sentiment de https://besthookupwebsites.org/fr/dil-mil-review/ frustration de par son opacite. «Les utilisateurs n’arrivent jamais a comprendre le systeme de Tinder puisqu’il reste fort invisible. La plateforme de rencontres n’explicite nullement ses conseil. Entre autres, on nous montre 1 partenaire ideal, mais qui fera ces recommandations?» interroge Jessica Pidoux, doctorante en humanites digitales a l’Ecole polytechnique federale de Lausanne (EPFL).

«J’en venais a me demander si les chauves avaient 1 effet repoussoir immediat.»

Environ un coup via semaine, Paloma se prend une claque. Un jour, c’est votre homme qui drague la serveuse du bar. Un autre, elle s’etrangle au cours tout d’un rendez-vous a le sujet: «Est-ce que tu es une cousine fontaine?» Ardu de savoir si ces rendez-vous se seraient plus passes en dehors de l’application, mais Jessica Pidoux note plusieurs differences entre une rencontre classique et un rendez-vous Tinder: «Le volume et J’ai vitesse entrent en jeu.»

L’application nous confronte a tant d’individus differentes qu’il sera impossible de l’ensemble des saisir. «Ce volume important est ardu a gerer. C’est une surcharge cognitive, explique sa chercheuse, aussi le ghosting va permettre d’economiser des ressources, mais souvent on n’apprend nullement pourquoi on reste refuse.»

Criteres d’evaluation

Sophie, la trentaine, n’a jamais surpris l’homme avec qui elle avait ressenti «un feeling purement epistolaire».

Pendant diverses semaines, elle ecrit a un individu qu’elle ne rencontrera pas. Elle crois avoir tisse une relation avec votre inconnu jusqu’a ce qu’il arrete de lui repondre. Sophie s’effondre et nos questions se bousculent: «Pourquoi condamne-t-il la relation de votre maniere? Notre reve est-il deja fini?» Notre terme reste beaucoup choisi, puisque Tinder a cree ici l’illusion de la histoire d’amour. «On crois se proteger en retardant la rencontre mais ca laisse alors moyen de s’imaginer une relation. On est souvent decu», estime Jessica Pidoux. Pourtant, l’histoire est bien reelle pour Sophie, ainsi que le va i?tre sa souffrance.

Tout un chacun n’a jamais l’opportunite d’atteindre l’etape une relation epistolaire. «Tout ce moment perdu sur Tinder m’a fera de nombreuses en gali?re, les likes etaient quasi inexistants», se souvient Damien. Notre petit homme se sent blesse «pas tant dans l’ego mais plutot dans la confiance en soi». Pourtant, en amour, le jeune homme n’a pas ete malheureux. Mais juge et note sur son apparence physique, il commence a complexer: «J’en venais a me demander si les chauves avaient un effet repoussoir immediat.» Lorsqu’on est concernant l’application, on accepte de devenir reduit·e a une serie de criteres sur qui on va etre evalue·e.

«Un date Tinder, c’est une partie de poker. Di?s que tu ne connais gui?re la fille i  ci?te de toi, tu ne fais nullement tapis.»

«Les gens paraissent notes a travers des likes collectifs agreges. En fera, l’evaluation vient des autres utilisateurs, 1 systeme encourage evidemment via Tinder», observe Jessica Pidoux. En d’autres termes, si on a peu de likes, aussi on nous presentera des gens dotes de la faible cote de popularite. Quand les matchs sont rares, l’application n’offre aucune explication rationnelle et laisse ainsi place a toutes les doutes.

Arthur semble s’i?tre reclame et cela clochait chez lui. S’il parvient a matcher souvent, il est globalement tres insatisfait de l’application. Il constate aussi le decalage qui existe souvent entre deux gens et votre impression de ne pas etre soi-meme: «Un date Tinder, c’est une partie de poker. Quand tu ne connais pas la fille en face de toi, tu ne fais nullement tapis. Et desfois, on se trouve frustres tous les deux», avoue-t-il.

Lasse, Arthur ne prend plus moyen de repondre a toutes les filles. «Le ghosting ou l’abandon de la conversation est facilite avec le design de l’application», poursuit Jessica Pidoux. A la fin, il se contente juste de quelques likes en guise de preuves d’amour gratuites. «Meme si t’es gui?re Brad Pitt, tu te dis au moins que tu n’es gui?re trop laid», confie-t-il. Quelle que soit qui like et pourquoi: avec Tinder, c’est le nombre qui compte. «L’application promet une sorte de reconnaissance quantifiee, objectivee et chiffree. Et c’est a travers ces chiffres qu’on souhaite lire un chacun et choisir un partenaire», commente Jessica Pidoux.